Risques liés aux effondrements et aux chutes d’objets : comment les identifier et les prévenir efficacement

Par
Ludovic Berteau
Publié le :
26/10/25
Risques liés aux effondrements et aux chutes d’objets

Risques liés aux effondrements et aux chutes d’objets : comment les identifier et les prévenir efficacement

Introduction

Dans de nombreux secteurs — construction, manutention, logistique, industrie — les effondrements (chutes de structure, d’éléments de bâti, d’échafaudages...) et les chutes d’objets (outils, pièces, charges suspendues, matériaux mal arrimés...) constituent des dangers majeurs. Ces événements peuvent provoquer des blessures graves, voire mortelles, et entraîner des conséquences lourdes pour l’entreprise : arrêt de chantier, perte de production, responsabilité légale… Il est donc crucial de comprendre quand et pourquoi ces risques se produisent, et de mettre en place des actions de prévention réalistes, adaptées au terrain.

1. Qu’entend-on par « effondrement » et « chute d’objet » ?

  • Un effondrement désigne l’écroulement d’une structure, d’un élément porteur ou non (zone de stockage, rayonnage, échafaudage, cloison, trémie, plancher) qui n’assure plus sa fonction de maintien.
  • Une chute d’objet désigne la libération, la perte de contrôle ou le détachement d’un élément (outil, pièce, charge suspendue, palan, colis, matériau) qui tombe ou peut tomber, entraînant un impact potentiel.

Ces deux phénomènes se distinguent mais partagent un point commun : le déplacement brutal d’une masse vers le bas, avec un fort potentiel d’impact sur un ou plusieurs opérateurs, ou sur des équipements.

2. Les principaux risques sur le terrain

Effondrements

  • Effondrement d’une zone de stockage mal consolidée (rayonnage surchargé, étagère défaillante),
  • Effondrement d’un échafaudage ou d’un plancher provisoire mal monté ou mal chargé,
  • Effondrement d’une trémie, silo, ou d’un bac de confinement déformé ou non entretenu,
  • Effondrement d’une installation temporaire (structure légère, bâche, toiture provisoire),
  • Effondrement d’un talus ou d’un massif de terre sur un chantier sans étaiement.

Chutes d’objets

  • Outils, clés, pièces qui tombent depuis des ponts roulants, mezzanines ou zones surplombantes,
  • Charges suspendues (palans, crochets, élingues) mal arrimées ou défectueuses,
  • Matériaux (bois, tôle, tuyauterie) déplacés sur des hauteurs, non désarrimés, glissant ou tombant,
  • Effondrement partiel provoquant la chute d’éléments secondaires,
  • Objets tombant d’une zone de stockage élevée par surcharge ou défaillance du support.

3. Conséquences pour le salarié et pour l’entreprise

Pour les salariés

  • Blessures graves : fractures, traumatismes crâniens, écrasements, décès,
  • Séquelles longues, incapacité de travail, invalidité,
  • Stress, peur, perte de confiance à travailler dans certaines zones.

Pour l’entreprise

  • Arrêts de travail, absentéisme, perte de compétences terrain,
  • Retards de production, baisse de productivité,
  • Coûts matériels et humains : réparation, remplacement, indemnisation,
  • Responsabilité juridique forte (obligation de sécurité non respectée),
  • Dégradation de l’image et de la culture sécurité,

4. Les bonnes pratiques de prévention

4.1. Identifier et évaluer les zones à risque

  • Cartographier les zones de hauteur, de stockage, de levage
  • Analyser les situations antérieures : « quelle charge pourrait tomber ici ? »
  • Tenir compte des facteurs aggravants : surcharge, vent, vibrations, corrosion
  • Intégrer ces éléments au Document Unique d’Évaluation des Risques (DUERP)

4.2. Adapter les installations et arrimer les charges

  • Respecter les capacités de charge des rayonnages et échafaudages,
  • Arrimer correctement les charges, interdire le passage sous les levages,
  • Baliser les zones à risque et limiter l’accès aux espaces exposés.

4.3. Contrôler et entretenir régulièrement

  • Vérifier la stabilité des structures, fixations, ancrages,
  • Réaliser des contrôles périodiques et après événements extrêmes,
  • Tenir un registre de maintenance et intervenir dès détection d’anomalie.

4.4. Former et sensibiliser les opérateurs

4.5. Intégrer la prévention dans la culture d’entreprise

  • Valoriser les signalements d’anomalies
  • Mettre à jour régulièrement les actions du DUERP
  • Impliquer l’encadrement et les équipes dans la vigilance quotidienne

5. Quelques exemples concrets de bonnes pratiques

  • En logistique : mise en place d’une signalisation lumineuse interdisant la circulation sous les rayonnages ouverts.
  • Sur chantier : interdiction de passage sous les ponts roulants, nettoyage des zones de stockage avant intervention.
  • En atelier industriel : pose de filets anti-chute sous les mezzanines, inspection quotidienne des fixations de tuyauterie.

Conclusion

Les effondrements et les chutes d’objets sont des risques souvent connus mais encore trop sous-estimés. Les maîtriser demande une vigilance constante, une évaluation rigoureuse et une culture sécurité partagée. Former, entretenir, vérifier et sensibiliser : quatre piliers simples mais essentiels pour éviter l’accident.

👉 Pour toutes questions techniques, organisationnelles ou juridiques, vous pouvez consulter nos experts IPRP EFC Prévention via ce lien :
https://outlook.office.com/book/EFCPrventionrendezvousvisio@efcprevention.fr/?ismsaljsauthenabled - Consultation payante

Pour tout besoin d'accompagnement - contactez nous gratuitement